Dans un premier temps, si je vous demande la différence entre un bien de consommation classique et un bien culturel, naturellement vous allez me parler de son caractère immatériel, son aspect artistique ou encore du fait qu’il soit une production de l’esprit au-delà du support en lui-même.
Mais si vous chaussiez les lunettes d’un entrepreneur culturel. Qu’est-ce-que cela change d’avoir à produire un bien de consommation classique, tel que des chaussettes, ou un bien culturel ? Mettons de côté le savoir-faire qui, de fait, diffère entre 2 biens de consommations, le savoir-faire pour la production de ma paire de chaussettes n’est pas le même que pour un téléphone.
Les biens culturels sont en premier lieu des biens uniques et singuliers. En raison du support comme une peinture par exemple ou de leur nature même : une pièce de théâtre pourra être jouée plusieurs fois, toujours jamais deux représentations seront identiques. Ainsi ils ne sont pas reproductibles en série. La stratégie ne peut donc être sur le volume de production. Du moins la stratégie en « primo-création » du producteur. Les sérigraphies, produits dérivés, fixation sur support, VOD …. sont les activités annexes et nécessaires de la vente de biens culturels.
De ce fait, le producteur est soumis à une incertitude dite « radicale ». En effet, le succès d’une première production, ne peut garantir celui des suivantes. Il n’y a par principe pas de « recette gagnante » (une rare occasion de vous conseiller l’excellent et satirique générateur de films de Christian Clavier).
Enfin, les biens culturels sont des biens d’expérience dont on ne peut connaître la qualité qu’après les avoir « consommés » (une œuvre vue, un livre lu…). L’entrepreneur doit donc avoir déclenché l’acte d’achat en amont.
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